L’éducation en Thaïlande est très développée. 93 % de la population est alphabétisée. Le cursus scolaire obligatoire dure 9 ans et l’accès à l’éducation est gratuite jusqu’à 18 ans. Le modèle thaïlandais est similaire au modèle français. Les élèves rentrent à l’école lors qu’ils ont 4 ans. Ils commencent par faire trois années à la maternelle, puis vont à l’école élémentaire pour une durée de 6 ans, ils enchaînent par trois années d’études à ce qui s’apparente au collège avant de terminer le parcours secondaire par trois ans au secondaire (équivalent du lycée ou “high school”). L’éducation revêt une importance capitale pour le gouvernement, car c’est ce qui permet au pays de maintenir la cohésion sociale et c’est par ce moyen en particulier que la Thaïlande pourra améliorer son statut économique. Par exemple, les élèves doivent assister à une levée du drapeau, les enfants en maternelle suivent des cours militaires où ils apprennent notamment à faire des pompes, ramper sous des filets, saluer et manger dans des plateaux métalliques posés sur le sol.
Cependant, le système éducatif thaïlandais est archaïque. Des enquêtes internationales brossent un tableau plutôt sombre des résultats des élèves thaïlandais. Selon une étude réalisée par l’Economist Intelligence Unit (EIU) et publiée en novembre 2013, les élèves thaïlandais se classent au 37e rang (derrière la Roumanie, la Turquie et la Colombie) sur 40 en termes de facultés cognitives et de résultats scolaires. Une autre enquête, portant sur 54 pays et réalisée par la société de formations linguistiques EF, a placé la Thaïlande à l’avant-dernier rang pour la maîtrise de l’anglais, derrière des pays plus pauvres de la région comme le Vietnam et l’Indonésie. Une enquête nationale réalisée en 2015 par le gouvernement a même démontré que le QI moyen des élèves thaïlandais était inférieur à la moyenne internationale. Le système éducatif est aussi particulièrement autoritaire. Les élèves sont forcés d’apprendre par cœur ce qui leur est enseigné. Aucun esprit critique n’est mis à contribution, l’uniforme est obligatoire de même qu’une coupe de cheveux réglementaire. Il est impossible pour les élèves de remettre en question l’autorité professorale… sachant que les études récentes montrent que la qualification des enseignants est douteuse. Une enquête du ministère de l’Éducation a montré que sur les 40 000 enseignants d’anglais, seuls six d’entre eux parlaient la langue de Shakespeare couramment. Et quand les enseignants ont dû passer des tests en mathématiques et en sciences, la grosse majorité des enseignants a échoué : les conséquences sur le niveau des élèves sont considérables.
L’école est aussi un facteur d’inégalités importante en Thaïlande. L’éducation offerte par les établissements publics est d’un niveau très inférieur par rapport à celui offert dans le privé. Les parents aisés envoient leur enfant dans les écoles privées afin qu’il y reçoive une éducation appropriée. Les parents avec un revenu plus modeste n’ont pas les moyens de faire une telle chose et sont obligés de laisser leur enfant dans le public. Les inégalités sont aussi géographiques. Les meilleurs écoles se situent à Bangkok. De plus, les élèves suivants des cours dans les zones rurales performent moins bien au test national que les élèves citadins. Cela est notamment du au fait que les ressources allouées aux écoles rurales et au manque de moyens des professeurs dans ces zones qui font que les résultats sont bien moins bons qu’en ville. Il faut aussi rajouter que l’enseignement est assuré entièrement en Thai, cela pénalise grandement les autres populations ethniques qui doivent se forcer à étudier dans une langue qu’ils maitrisent mal.
Le système universitaire thaïlandais n’est pas en reste en matière d’éducation. Seul 25 % des thaïlandais sortent du système éducatif thaïlandais avec un diplôme universitaire, ce qui est inférieur à la moyenne mondiale et très loin des autres nations qui se disent elles aussi être des puissances régionales (95% en Finlande, 90% aux Etats-Unis, 60% au Japon et au Royaume-Unis). Les trois principales universités en Thaïlande que sont Chulalongkorn, Mahidol, et Thammasat dégringolent année après année dans le classement des meilleures universités au monde. Malgré tout cela, la Thaïlande est la troisième destination la plus populaire au sein de l’ASEAN.
